La formation au diplôme d'État d'infirmier par l'apprentissage était jusque-là, pour des raisons historiques, rattachée au CFA du Campus des Métiers de Joué-lès-Tours. En transférant ce diplôme au CFA SMS Centre-Val de Loire, l'intégration du sanitaire et du social prend tout son sens, conformément aux souhaits de la Branche associative, sanitaire, sociale et médico-sociale à but non lucratif (BASS), qui labellise un CFA sanitaire et social par région.

Une offre de formation ajustée pour les cinq ans à venir

Dans le cadre du renouvellement conventionnel, chaque CFA s'engage avec la Région Centre-Val de Loire pour la période 2017-2022. C'est l'occasion de faire le point sur l'offre de formation, en la redéfinissant, en l'adaptant en fonction des besoins sur les territoires. Une meilleure articulation avec le médico-social ne peut être que bienvenue, car la frontière est souvent ténue entre les besoins sur le plan strictement sanitaire et la prise en compte des problématiques concernant les personnes âgées dépendantes, l'aide à domicile ou le handicap.

CFA SMS Centre Val-de-Loire : la vidéo

Devenir infirmier par l'apprentissage

C'est possible depuis 2010, mais cette voie d'accès au diplôme d'État n'est pas assez connue. Compte tenu de la durée des études (trois ans) et des 1 800 heures de cours magistraux et travaux dirigés, la formation en apprentissage est actuellement centrée sur la troisième année du cursus.

3 questions à Jean-Marc Constancias, directeur du CFA SMS Centre-Val de Loire


L'ouverture de votre CFA au secteur sanitaire n'est-elle pas tardive ?

Jean-Marc Constancias : Sur le plan national, nous sommes en effet l'un des derniers CFA à joindre le "sanitaire" au "social". Avec le soutien de la Direction de l'Apprentissage et des Formations Sanitaires et Sociales, dans le cadre du nouveau conventionnement avec la Région, nous allons enfin effectuer ce rapprochement dans un contexte où l'apprentissage n'est pas historiquement ancré dans la culture hospitalière, privée ou publique. C'est un beau défi à relever en termes de développement.

Quels obstacles vous attendent ?

J-M. C. : La voie de l'apprentissage, c'est la transmission des savoir-faire professionnels par les praticiens sur le terrain, en lien avec les instituts de formation. Autour de l'apprenti, la coordination entre le maître d'apprentissage et le formateur de l'IFSI est primordiale, il faut donc que l'organisation du travail prenne en compte la dimension formative. Connaissant les pressions budgétaires qui s'exercent sur le milieu hospitalier, c'est un point de vigilance incontournable. Tout le monde reconnaît pourtant la maturité professionnelle des apprentis à l'obtention de leur diplôme : il ne faut donc pas lâcher sur la qualité et démontrer l'intêret de cette voie de qualification.

Quels projets pour l'apprentissage dans le sanitaire ?

J-M. C. : Pour compléter l'offre de formation par l'apprentissage, nous ouvrons également la formation d'aide-soignant. Par ailleurs, un réel problème d'effectifs est repéré chez les masseurs-kinésithérapeutes et les ambulanciers. Nous étudions d'ores et déjà la possibilité d'ouvrir notre CFA à ces formations, en accord avec la Région et les partenaires concernés.