Depuis des siècles, les terroirs du village des Roques produisent l’un des meilleurs vins rouges du monde : le Cahors. L’Église orthodoxe en a fait un vin de messe ; et les rois d’Europe, leurs vins de table. François Ier (1494-1547) fut, par exemple, un de ses plus grands admirateurs.

Eu égard à ce passé glorieux, Martial Guiette a réalisé un fabuleux rêve, en créant, en 2007, le domaine Les Roques de Cana, établi sur le terroir prestigieux du causse de Cahors. Son objectif ? Partager l’amour ainsi que l’émotion à travers des cuvées exceptionnelles et faire en sorte que les générations futures puissent aussi en profiter. 

Un cépage légendaire et bénéfique

Historiquement, Cahors figure parmi les plus vieux vignobles de France. Il a ainsi été le seul vignoble que l’empereur Probus (IIIe siècle) a autorisé de replanter en Gaulle. Et c’est justement sur les plateaux calcaires du causse de Cahors que les premiers plants de vignes ont été repiqués. C’est également à cet endroit que le domaine Les Roques de Cana a choisi, quelques siècles plus tard, son lieu de prédilection pour élaborer ses prestigieuses cuvées.

Exposées plein sud, les vignes y bénéficient d’un sol argilo-calcaire et ferrugineux. « La particularité et la force des terroirs des Roques de Cana reposent sur la présence de fer sur une quantité très équilibrée, ce qui apporte aux vins une grande finesse et ce côté très fruité », explique le propriétaire. Sur ce terrain à la fois très rocailleux et argileux, la vigne souffre juste comme il faut pour donner naissance à des fruits somptueux.

Ici, le malbec, cépage emblématique des vins de Cahors, règne en maître absolu. Déjà aux temps de Jésus, il jouissait d’une excellente réputation et pouvait se targuer de produire le meilleur vin. Beaucoup plus tard, c’est au tour du pape Jean XXII, natif de Cahors, de reconnaitre les qualités de ce cépage particulièrement riche en tannins et en pigments. Celui-ci demande alors à ce que des pieds de Malbec soient plantés au château de Fontainebleau.

Autre particularité de ce cépage : il renferme de puissants antioxydants qui lui confèrent des vertus bénéfiques sur la santé. Pierre le Grand (1672-1725), un des plus grands tsars de Russie, a été parmi les premiers à en constater les bienfaits. Souffrant régulièrement de maux d’estomac, celui-ci s’aperçoit que son état s’améliore après avoir bu du vin de Cahors.

Les Roques de Cana : la vidéo

La quête de l’excellence

Récoltant-manipulant, le domaine Les Roques de Cana maitrise toute la chaine de production. Il est mené en lutte raisonnée tout en mettant en avant une pratique culturale respectueuse de l’environnement. « Nous limitons au minimum l’utilisation de désherbants et autres produits phytosanitaires. Nous essayons d’optimiser nos techniques culturales pour faire le meilleur vin possible », nous indique-t-on. Par ailleurs, quelques parcelles servent aujourd’hui de terrain d’expérimentation à la culture bio. Mais il faudra attendre 4 ou 5 ans pour savoir si cette méthode est la mieux adaptée et surtout si elle permet de produire des vins d’excellente qualité.

Côté vinification, le domaine s’est équipé de matériels de pointe afin de tirer le meilleur parti de son terroir. Table de tri, rampes de robots pigeurs, microbulleurs, cuves ouvertes en inox… Tout est fait pour assurer une production qualitative. Afin de garder intacte toute l’expression aromatique du vin, la maison privilégie un élevage en cuve ciment sur certaines de ses cuvées. Pour le reste, le vieillissement se fait en barriques qui sont renouvelées chaque année.

Les spécialités de la maison

Les Roques de Cana élabore un vin rouge d’exception décliné en 3 saveurs différentes correspondant aux 3 moments importants de l’Évangile : le vin des Noces, Sanguis Christi et le Graal Sanctus. Chacune de ces cuvées peut prétendre, de manière légitime, le titre de « cuvée emblématique » du domaine. « Toutes nos cuvées représentent très bien le domaine mais de façon différente », souligne le maitre des lieux.

À commencer par le vin des Noces ! Celui-ci est élaboré à partir de l’assemblage de malbec (70 %), de merlot (25 %) et de tannat (5 %). Il s’agit d’un vin non boisé qui exprime la typicité du terroir des Roques à travers sa fraicheur et sa minéralité. Cette cuvée se dévoile sous une robe rubis foncée. Au nez, elle séduit par ses arômes de cerises noires, de mûres, de cassis mais aussi une petite touche de poivre. Sa bouche est à la fois riche et fruitée, de beaux tannins fondus sont également révélés. Ce vin se déguste volontiers avec un confit de canard.

Quant à la cuvée Sanguis Christi, elle est issue de 100 % malbec et se distingue par une explosion d’arômes de fruits noirs comme le cassis ou la mûre accompagnés d’arômes de chocolat, de moka ainsi qu’une touche de poivre. Idéal pour accompagner un magret de canard ou un gigot d’agneau. Vieillie sur une durée de 12 mois, elle présente un potentiel de garde pouvant aller jusqu’à 15 ans. « Cette cuvée passe en fût, mais nous essayons de faire en sorte qu’elle ne soit pas trop marquée de manière à préserver l’authenticité des arômes. »

Enfin, la maison garde le meilleur pour la fin en dévoilant Graal Sanctus, le summum du savoir-faire d’un des terroirs classés parmi les meilleurs du monde. Doté d’une robe noir profond, ce vin présente un nez fin, très intense, associant des arômes de fruits rouges tels que le cassis et la groseille ainsi que des notes vanillées-moka. En bouche, on retrouve une complexité et une large palette aromatique. « Une partie de ce vin a vieilli en bois, tandis qu’une autre a été élevée en cuve ciment », révèle notre interlocuteur. Mais ce qui distingue véritablement le Graal d’un vin rouge classique, c’est avant tout sa profondeur et sa puissance. « Ce vin ne se laisse jamais dominé car, même en accompagnant des mets épicés, il arrive toujours à s’imposer. »   

Pour les fins gourmets, il faut savoir que les vins de la région sont réputés pour accompagner idéalement un des mets qui fait la renommée et le charme de Cahors : les truffes noires.