L'expression "art hors-les-normes" lui fut suggérée par ce dernier, qui souhaitait que le terme « art brut » soit réservé à sa propre collection. Elle désigne des productions insolites, réalisées par des autodidactes, des « hommes du commun à l’ouvrage». A découvrir Dans la « maison-musée » sont exposées plus de mille créations aux médiums très divers (dessins, peintures, assemblages, sculptures…) et les étonnants Turbulents d’Alain Bourbonnais lui-même. Le « jardin habité » présente des sculptures d’habitants-paysagistes et l’émouvant Manège de Petit Pierre qui, en 2019 -2020, est à l‘honneur pour fêter les 30 ans de son installation à La Fabuloserie. En 2020 -2021 un éclairage particulier est donné sur les créations de Jano Pesset et de Jean Bordes. ...
En apparence, vue de l’extérieur, tout semble banal, mais en ce lieu insolite tout se passe sous terre. Dès les premiers pas franchis à la Grande Saline de Salins-les-Bains, les visiteurs sont conviés à une exploration fascinante de la galerie souterraine médiévale, une immersion dans les méandres du temps. Ici, on la surnomme « la cathédrale ». Une cathédrale par ses dimensions plus grande que Notre-Dame de Paris ! Inscrite aux Monuments Historiques depuis 1971, cette galerie dévoile les secrets de l'exploitation du sel à travers les siècles. Un parcours initiatique en visite guidée montrant ainsi les différentes étapes de la production de sel et offrant au public un aperçu concret du travail des sauniers, une mémoire ouvrière, à travers des artefacts historiques et des outils anciens exposés. Un travail pénible malgré des avancées techniques et industrielles importantes. La Grande Saline au fil des siècles Aux prémices de son exploitation, au VIIIe siècle, la Grande Saline tirait profit des sources naturelles salées en surface. Recueillies à l'aide d'un système de perche à balancier, les eaux salées révélaient après évaporation une concentration similaire à celle de l'eau de mer, soit environ 40 grammes de sel par litre. À partir du Xe siècle, ces eaux furent canalisées vers deux puits creusés à une profondeur de 13 mètres. Le puits d’Aval, le puits d’Amont et le couloir souterrain qui les reliaient furent sécurisés au XIe siècle par une imposante voûte de pierre, évoquant une cathédrale souterraine, s'étirant sur 165 mètres de long et s'élevant à 10 mètres de hauteur. Grâce à ces nouvelles installations souterraines, la concentration en sel doubla, atteignant environ 80 grammes de sel par litre, et la production annuelle passa de 4 000 à 14 000 tonnes par an ! Au milieu du XVIIIe siècle, des pompes hydrauliques, actionnées par des roues à augets animées uniquement par la force de la rivière salinoise, la Furieuse, furent installées dans ces puits. Ce système fut en partie préservé lorsqu'au XIXe siècle, des forages permirent d'atteindre la couche de sel gemme à une profondeur de 246 mètres. La saumure obtenue était alors chargée à 330 grammes de sel par litre d'eau, dépassant la salinité de la Mer Morte. Passant à l'étape de l'évaporation, la saumure était acheminée en surface dans les bâtiments spécialement dédiés à cette opération. Il s'agissait de la production de sel ignigène, à partir du feu issu d’une utilisation importante de bois provenant de forêts avoisinantes et occupant au travail plus de 4000 sous-traitants dont en grande partie des forestiers. Après plusieurs heures de cuisson dans d'immenses cuves métalliques nommées "poêles", le sel était récolté manuellement par les sauniers dans des conditions extrêmes de chaleur, avec des températures atteignant près de 50°C et un taux d'humidité variant entre 70 et 80%. Le labeur était si intense que les ouvriers pouvaient perdre jusqu'à 20 kilos en deux mois. Une fois récolté, le sel était ensuite entreposé dans les greniers où il était stocké et conditionné en grains dans des tonneaux, ou plus couramment sous forme de pains de sel appelés salignons. Le site de la Grande Saline préserve l’ensemble des installations et outils illustrant chaque étape de la production de sel : sa galerie du Xie siècle, sa grande roue et sa pompe du XIXe siècle, et la dernière poêle à sel de France. Bien plus qu'un simple musée, la Grande Saline incarne aujourd’hui la mémoire d’un savoir-faire unique au cœur du Jura, plongeant les visiteurs au cœur même de l'Histoire. Une richesse faites d’hommes, d’ingéniosités techniques au service de cette industrie pour défier la Nature mais aussi d’Art, de culture et de religion avec par exemple au Ve siècle, le Miracle de l'eau par Saint Anatoile. (Lire notre article). Ici, chaque élément raconte une histoire impressionnante et émo...
À Fécamp, à 2h15 de Paris et à 1h de Deauville se dresse un majestueux palais du XIXe siècle. Derrière sa façade à l’allure irrésistible, œuvre de l’architecte Camille Albert, se cachent des espaces consacrés à l’art, à l’Abbaye de Fécamp et à Bénédictine ainsi que la distillerie et les caves dans lesquelles repose la célèbre liqueur. Composée de 27 plantes et épices, sa recette fut redécouverte par Alexandre Le Grand. Ce grand visionnaire donnera à Bénédictine une renommée mondiale. Tout commence par un vieux grimoire… Entre le XVIe et le XVIIIe siècles, des moines ont créé d’innombrables élixirs en usant de techniques spécifiques de distillation et en faisant appel à leurs connaissances autour des épices et des plantes. Les moines bénédictins de l’Abbaye de Fécamp n’ont pas dérogé à cette tradition. Au sein de ce monastère, un des moines répondant au nom de Dom Bernardo Vincelli s’illustre par son haut savoir. Adepte de l’alchimie et de l’herboristerie, le personnage s’intéresse de très près aux méthodes de distillation et aux plantes, ce qui l’amène à créer un élixir de santé naturel en 1510. Ce précieux breuvage fut produit jusqu’en 1789. La Révolution française a tout ravagé sur son passage et a entraîné dans son sillage la perte d’un savoir-faire. Quant au manuscrit contenant la recette originale, il a été, par chance, préservé par un des derniers moines de l’Abbaye qui l’a confié au grand-père d’Alexandre Le Grand. En 1863, au détour de sa bibliothèque, ce négociant en vins de Fécamp retrouve ce vieux grimoire, qui retient toute son attention. Il y découvre l’intrigante recette qu’il veut à tout prix reconstituer, et y parvient après plus d’une année de travail. De là renaît l’élixir, devenu liqueur, et baptisé Bénédictine. On sait que celle-ci est composée de 27 plantes et épices dont la myrrhe, l’hysope, l’angélique, le safran, la noix de muscade ou encore le clou de girofle, mais la recette complète est tenue secrète. Pour contenir Bénédictine, pas question pour Alexandre Le Grand de choisir une quelconque bouteille. Il crée ainsi un flacon résolument élégant aux proportions et à l’allure si parfaite qu’il inspire de nombreux artistes pour ne citer que Paul Gauguin, Douanier Rousseau, Wesley Webber… Haut lieu de l’art et de l’industrie Mais créer une bouteille unique ne suffit pas. Alexandre Le Grand voit plus grand encore pour sa précieuse liqueur et décide de construire en son honneur un palais-usine. Il mène ce projet aux côtés de l’architecte Camille Albert, spécialiste du néo-gothique, et de nombreux artisants d’art, dont Marrou, génie des ferronneries et des faîtages. D’inspiration gothique et Renaissance, ce chef-d’œuvre architectural devient le lieu de production de Bénédictine ainsi qu’un musée. Il abrite effectivement une impressionante collection d'art formée par Alexandre Le Grand et composée d’un riche ensemble de peintures, ferronneries, ivoires, émaux sans oublier la bibliothèque de plus d’un millier d’ouvrages dont la plupart rédigés par des moines bénédictins. Bien entendu, une grande partie de ce sanctuaire sera consacrée à Bénédictine et à ses 500 ans d’histoire. Une salle retraçant son historique est à découvrir, exposant, entre autres, une partie des 1000 contrefaçons de Bénédictine retrouvées dans le monde. Car, oui, la liqueur attise toutes les convoitises par sa renommée mondiale et ses saveurs subtiles. Une salle des épices exposant les ingrédients composant Bénédictine est également ouverte au public. La visite continue dans la distillerie où sont entreposés les alambics en cuivre martelé dont certains datent de la fin du XIXe siècle et qui servent encore aujourd’hui à élaborer la liqueur. À savoir que le Palais en est le seul et unique lieu de production au monde. Apr&egr...
Deux heures : c’est le temps qu’il faut pour parcourir le Parc de Préhistoire de Bretagne et découvrir les différentes scènes créées pour l’occasion. Un excellent moment qui invite à se déconnecter complètement du quotidien pour revenir quelques millénaires en arrière. Parc de Préhistoire de Bretagne : création et historique C’est en 1988 qu’Albert Ross ouvre son parc pour la première fois. Cet autodidacte passionné d’anthropologie et d’art rupestre a souhaité, dans un premier temps, offrir à ses visiteurs une présentation de la vie des premiers hommes en Bretagne, en privilégiant le Néolithique. Pour ce faire, il s’entoure de spécialistes dont la conservatrice du Musée de Préhistoire de Carnac, Anne-Elizabeth Riskine, du Professeur Gouget du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris et du Professeur Heim du Musée de l’homme à Paris. Cela lui permet d’obtenir des cautions scientifiques nécessaires pour proposer aux curieux des scènes retraçant avec précision la vie des premiers hommes. Quelques années plus tard, en 1992, un univers géologique sera implanté afin de proposer des reproductions de dinosaures à l’échelle et mettre fin aux fausses légendes indiquant qu’humains et dinosaures aient pu coexister. En 2011, le parc a ouvert un espace consacré au monde des mammifères pour faire le lien entre les dinosaures et le genre homo. Puis, d’année en année, le parc a continué de proposer de nouvelles scènes dont une démonstration du Feu par percussion et friction depuis 2015 et une animation sur la taille du silex depuis 2018. Un parc qui invite à s’intéresser aux premiers hommes et aux dinosaures Aujourd’hui, le parc de préhistoire de Bretagne propose une trentaine de scènes. Disposées en ordre chronologique et reproduites à l’échelle 1 (grandeur nature), le visiteur est guidé par des panneaux qui lui permettent de prendre le temps d’en apprendre plus sur la vie de nos lointains ancêtres. À ce titre, Albert Ross nous indique que chaque scène est porteuse d’un message précis et que l’accent a été mis sur des scénographies à chaque fois différentes et uniques. En effet, chaque nouvelle scène permet d’en apprendre plus sur de nouveaux outils. Ainsi, on peut à la fois découvrir un campement de cette époque, une chasse à l’ours, le métier du tissage de nos ancêtres, mais aussi un large choix de dinosaures grandeur nature (dont le célèbre Tyrannosaure Rex, le Brachiosaure ou le Tricératops). En fait, tout est fait pour nous inviter à revivre l’évolution des différentes espèces animales en débutant 300 millions d’années av. J.-C. avec les dinosaures et en finissant 2000 ans av. J.-C. pour toute la partie dédiée aux hommes préhistoriques. Un parc pas comme les autres pour se déconnecter La première chose qui interpelle avec ce parc, c’est la volonté de son créateur de proposer à ses visiteurs une expérience unique et originale centrée sur le réalisme et la liberté. En effet, plutôt que de proposer une visite guidée, des panneaux sont placés tout au long de la visite afin de permettre à qui le souhaite de passer du temps pour mieux appréhender chaque scène présentée. De plus, Mr Ross nous indique que ce voyage dans le temps doit se faire en laissant les nouvelles technologies derrière soi. C’est donc un moment idéal pour se retrouver en famille au sein d’un espace naturel écologique totalement déconnecté du monde virtuel. D’ailleurs, aucun élément mécanique ni électrique n’est proposé au public. Seuls des panneaux explicatifs et une fiche pédagogique (dont les réponses sont affichées aux différents tableaux que l’on peut lire) sont mis à disposition des visiteurs. À ce titre, il faut savoir que ce parc de 23 hectares implanté dans les anciennes carrières d’ardoise de Gwenfol n’a subi aucun aménagement. C’est d’ailleurs pour cette raison que ce parc est dit écologique. ...
Au sein d’un château construit en 1860, bordé d’un parc aux arbres centenaires, au sommet de la colline de Lormont, le musée national de l’Assurance Maladie propose un véritable voyage pédagogique au travers d’archives, de mobiliers ou encore d’iconographies, témoins du chemin parcouru en matière sociale. Neuf salles permettent de remonter jusqu’à l’Antiquité et les premières manifestations de solidarité, prémices très lointaines de la sécurité sociale, qui sera mise en place en 1945. Un Musée militant Le musée, qui existe depuis 1989 et a pris la suite d’une maison de convalescence de la CPAM de la Gironde, retrace le parcours de ces hommes et de ces femmes qui ont inventé la sécurité sociale, ont défendu un accès aux soins pour tous et des valeurs fortes telles que la solidarité, la justice, la responsabilité… Musée militant, il vise notamment à sensibiliser les jeunes générations aux questions touchant à la protection sociale et à développer leur esprit citoyen. Accessible en visite libre avec un livret (1h) ou un audioguide (1h30), le musée propose aussi gratuitement une visite guidée (2h) pour les groupes à partir de 8 personnes et sur réservation. ...
Faire connaitre l’histoire particulière de la diaspora arménienne. Telle était la vocation première du Centre du patrimoine arménien (CPA). Mais au lieu de privilégier une approche communautaire, le centre a tout de suite misé sur l’ouverture. « Nous essayons toujours d’établir un lien entre l’histoire arménienne et les problématiques actuelles », souligne Chrystele Roveda, Responsable du service des Publics et de la communication du CPA. Créé en 2005 sous l’impulsion de la ville de Valence, Le Cpa est aujourd’hui géré par Valence Romans Agglo. « La présence d’une communauté assez importante de personnes d’origine arménienne sur le territoire est l’une des raisons qui a impulsé la création de ce centre », explique Chrystele Roveda pour revenir sur les origines du lieu. Après deux ans de travaux, cet équipement culturel majeur de Valence Romans Agglo a rouvert ses portes au public le 15 septembre 2018. L’occasion de découvrir ses infrastructures mais également les innovations apportées, sans oublier les nouvelles activités construites autour d’une programmation qui se veut ambitieuse. Avec pour leitmotiv d’être un lieu citoyen ouvert sur le XXIe siècle. Le Cpa fait peau neuve À la suite d’importants travaux, la surface dont dispose le centre est passée de 450 m2 à 1 100 m2. De nouveaux espaces ont ainsi été créés afin d’apporter une atmosphère plus conviviale à ce lieu de mémoire. Désormais, le public va bénéficier d’un nouvel espace d’accueil qui s’ouvre sur un patio, d’un auditorium d’une capacité de 100 personnes, d’une belle terrasse pouvant recevoir une centaine de personnes pour différents évènements et d’une salle pédagogique. Quant à l’espace consacré à l’exposition permanente, celle-ci a fait l’objet d’une rénovation. « Nous avons actualisé les contenus et enrichi le parcours de dispositifs multimédias innovants », rapporte notre interlocutrice. De nouvelles offres à destination des familles et du jeune public Concernant la programmation, Le Cpa s’attache à mettre en place une offre culturelle adaptée et accessible à tous. « Jusqu’à présent, nous avions organisé beaucoup d’animations pour le public scolaire. Actuellement, nous sommes en train de déployer de nouvelles offres à destination des familles et du jeune public », spécifie Chrystele Roveda. Des ateliers ludiques, des animations ou encore des visites guidées interactives sont proposés en ce sens. Et grâce au label Ethnopôle « Migrations, Frontières, Mémoires » obtenu en 2018, le centre sera en mesure, dans les années à venir, de développer des projets plus ambitieux portant sur la problématique des migrations. ...
En ce moment, depuis le mois de mars, le musée laisse place à une exposition d'anciennes photographies qui s’étendent de 1907 à 1969. Des photographies capturées par l’atelier Pasquero, véritable témoin de père en fils. Cette initiative est l'une des plus belles initiées par le musée pour mettre en valeur cette époque du XXème siècle. L’atelier Pasquero, entre photos et témoins du quotidien Qui aurait cru que cet ancien militaire ferait encore parler de lui près d’un siècle plus tard. Car oui, Pasquero, c’est d’abord le père : Jean. Ancien militaire donc, qui profite de sa passion pour la photo et d’une retraite anticipée pour monter son atelier dans ce qui est aujourd’hui la salle Nouveau Siècle. Mais les Pasquero, c’est aussi le fils : René. Une passion intergénérationnelle qui s’enchaîne jusqu’en 1972 et la folie d’un promoteur immobilier qui décide de détruire le quartier et donc l’atelier pour y construire un Diplodocus ! L’histoire elle, commence en 1907 lorsque le père crée l’entreprise familiale. Passionné de photographie qu’il découvre en prenant des portraits de ses copains de régiment, Jean Pasquero devient l’une des figures emblématiques de Lille en matière de photographie. En 1908, celui-ci rachète le fonds d’atelier des Ferrand alors spécialisés dans le portrait de famille depuis 1870. Peu à peu, il devient une figure incontournable et s’imposera finalement dans le domaine des photographies industrielles. René Pasquero lui, reprend le flambeau à la mort de son père en 1948. Ce sera lui qui en 1972, à la demande de Philippe Jessu, conservateur du Musée de l’Hospice Comtesse, cèdera l’ensemble du fonds photographique établi sur près de 60 ans au musée. Lille, la métropole et leur histoire en photos Jusqu’en juillet 2023, le Musée de l’Hospice Comtesse accueille ainsi l’atelier Pasquero dans ses murs. A travers une sélection de 260 photographies et objets ayant appartenu aux deux photographes. Des débuts du père dans le milieu jusqu’à son évolution dans le métier, l’exposition permet de découvrir non seulement l’histoire riche de l’époque mais aussi l’évolution des différents procédés et techniques photographiques. L’exposition retrace ainsi une série de photos de 1907 à 1969. Le tout bien évidemment classé suivant un parcours chronologique mais aussi didactique. On y retrouve ainsi les débuts amateurs du père, puis durant sa carrière militaire, en tant que portraitiste de la classé aisée de l’époque et enfin dans son travail de commande. Entre portraits et scènes du quotidien, l’exposition retrace le parcours de l’un des photographes les plus emblématique de la ville. On y retrouve des séries de portraits mais aussi des éléments plus « industriels ». Comme par exemple, la construction de la coupole de la Banque générale du Nord, les voûtes de la Treille ou encore les anciennes façades de commerce du Vieux Lille. Sur la fin de son parcours, René Pasquero s’était spécialisé dans la photographie industrielle. Une expo à ne pas rater Aujourd’hui, évènement incontournable de la région, l’exposition Pasquero aurait d’abord dû se dérouler en 2021. Reportée pour cause de confinement, elle aura d’abord lieu mais uniquement en ligne à travers des visites virtuelles. Au-delà des photos et du travail effectué par le père et le fils, l’expo permettra également de se replonger dans le Lille de l’époque. Bien évidemment les photos viendront apporter cette ambiance dans un agencement judicieusement orchestré. Le visiteur pourra ainsi s’attarder dans l’atelier reconstitué du photographe. Le salon d’accueil et la salle de pose comme si on remontait le temps. Ensuite, pourquoi ne pas se rendre dans le laboratoire. On pourra s’y essayer aux différentes techniques de développement et de tirage de l’époque et leurs applications. L’exposition se tiendra jusqu’au 02 juillet prochain et sera accessible le lundi de 14h à 18h et les mercredis et dimanches de 10h &agrav...
Quel est le concept du festival Radio France Occitanie Montpellier ? Sa vocation, ses origines, son histoire ? Les initiateurs de l’évènement sont Georges Frêche, le maire de la ville de Montpellier en 1985, et Jean-Noël Jeanneney, PDG de Radio France à l’époque. L’idée de départ était de créer un festival dans le sud de la France, essentiellement de musique classique et de jazz qui servirait aussi de vitrine aux antennes et aux formations musicales de Radio France. On parle beaucoup de démocratisation culturelle aujourd’hui, mais le Festival a été un véritable précurseur. Et cela n’a pas changé depuis. Nous ouvrons la voie aux jeunes talents, aux œuvres rares, aux répertoires et partitions inconnus ou laissés dans l’ombre, aux nouveaux langages musicaux. Tout tourne autour de la découverte et de la création. Le Festival Radio France est accessible au plus grand nombre étant donné que 85% des manifestations organisées sont gratuites. Je suis directeur du festival depuis maintenant quatre ans et je m'inscris complètement dans cette continuité. On ne change pas une formule qui gagne ! Pourquoi la ville de Montpellier et la région Occitanie ? Le Festival est né à Montpellier mais assez vite s'est développé d'abord dans les communes alentour (qui forment aujourd'hui la Métropole) et la région Languedoc-Roussillon. Depuis 2016, le Festival s'est étendu à toute la grande région Occitanie - qui est le premier et principal soutien du Festival -. Mais le Festival reste bien ancré à Montpellier et le restera, pour des raisons historiques… et d’ordre technique. Il faut en réalité une grosse infrastructure pour organiser 180 concerts et accueillir plus de 100 000 spectateurs en moins de 3 semaines. Montpellier possède, plus qu'aucune autre ville de la région, les lieux, les salles de concerts, le domaine d'O maintenant, nécessaires à la réalisation du Festival. Ainsi sur 180 événements cet été, une centaine a lieu à Montpellier et dans sa métropole. Pour cette édition 2018 qui a lieu du 9 au 27 juillet 2018, quels sont les temps forts de la programmation ? « Douce France » constitue le générique de cette saison 2018. Beaucoup de moments forts et de nouveautés vont marquer l’évènement dont la recréation de trois ouvrages du passé, issus d’un répertoire datant du 18e et du 19esiècle. L’une d’elles intitulée Les Cris de Paris revivra grâce à la participation de l’Orchestre Symphonique et l’Harmonie de la Garde Républicaine. C'est vraiment une œuvre inédite, signée de Jean-Georges Kastner, un contemporain de Berlioz et Sous-titrée "grande symphonie humoristique". La direction du projet est assurée par Hervé Niquet, ça promet d’être mémorable. Je mentionnerai aussi notre contribution au 20ème anniversaire de l'inscription des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle au patrimoine mondial : le 25 juillet 2018, nous proposons simultanément six concerts dans six hauts-lieux différents qui se trouvent sur l’itinéraire des Chemins de Saint-Jacques en Occitanie. L’année 2018 marque également deux centenaires la naissance de Leonard Bernstein le 25 aout 1918 et la mort de Debussy le 25 mars 1918. À Montpellier, ce centenaire sera commémoré notamment par la projection de documentaires exceptionnels sur Bernstein chef, pédagogue, inventeur des "Young People's Concerts". En outre, nous aurons un spectacle orchestré autour des grands classiques de la chanson française, intitulé Douce France avec Isabelle Georges, Roland Romanelli - l'accordéoniste mythique de Barbara, l'orchestre de Pau, etc. Vous programmez une première mondiale avec l'intégrale des 555 de Domenico Scarlatti en 35 concerts du 14 au 23 juillet. Pouvez-vous nous en parler ? C’est un défi qui est parti d’un rêve partagé avec Marc Voinchet, le directeur de France Musique. Scott Ross a été le premier et le seul à avoir enregistré l’intégrale au disque de ces sonates de Scarlatti. Il a achevé cette colossale entreprise en 1988, il y a 30 ans, au château d'Assas, près de Montpellier. Cette fois, c'est une première mondiale, 30 c...
Au château de Clisson : l’art militaire médiéval Forteresse du Moyen Âge, le château de Clisson est situé « sur les marches de la Bretagne » qui constituent « la frontière entre le duché de Bretagne et le royaume de France avant le début du XVIe siècle », évoque Pierre Fardel, directeur adjoint de Grand Patrimoine de Loire-Atlantique et responsable des publics. Grâce à sa position stratégique, cette forteresse permettait de contrôler un territoire complexe à la jonction de la Bretagne, de l’Anjou et du Poitou. La famille Clisson s’y établit dès la seconde moitié du XIe siècle. Le château devient ensuite la résidence du dernier duc de Bretagne, François II, qui renforce son dispositif militaire et lui donne son allure imposante. Le jeune sculpteur François-Frédéric Lemot le transforme en ruine romantique à partir de 1807. Le château de Clisson a conservé de nombreux exemples d’éléments de défense d’un château fort tels que les archères, les canonnières ou les assommoirs. Aux beaux jours, le château de Clisson propose une programmation culturelle riche et gratuite : reconstitutions historiques et spectacles vivants. Ainsi, les 16 et 17 juillet prochains, des troupes de reconstitution historique investiront le site pour faire revivre le quotidien dans un château du XIe siècle. Le château de Clisson est classé monument historique. Il est ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 10 h 30 à 18 h (de mai à septembre). Droits d’entrée : 3 € (plein tarif) ; 2 € (tarif réduit) ; gratuit pour les moins de 14 ans. À la Garenne Lemot : architecture et création artistique Patrimoine végétal et patrimoine monumental se mêlent dans ce paysage de 13 hectares que constitue le domaine de la Garenne Lemot. Le patrimoine monumental rassemble des fabriques. « Il s’agit de petites constructions qui permettent de décorer le paysage : temples, statues antiques, grotte dédiée à Héloïse et à Abélard, rochers gravés de citations et de poèmes, tombeau… », décrit le directeur adjoint. Une maison de style rustique à l’italienne et une villa néoclassique complètent le tableau. Au début du XIXe siècle, c’est dans l’imaginaire de François-Frédéric Lemot, sculpteur de Napoléon, que nait ce magnifique décor. Inspiré par ses séjours en Italie, l’artiste recompose des motifs proches des paysages qui l’ont tant impressionné. Il introduit notamment le pin parasol dès 1809. Dans ce cadre propice à la rêverie, des spectacles vivants sont organisés tout l'été. Le 31 juillet, un concert flottant, Le Piano du lac, se produira sur la Sèvre. Les musiciens joueront sur l’eau pendant que le public appréciera le spectacle depuis la berge. Et, chaque année, une exposition temporaire ouvre ses portes à la villa Lemot. Pour les spectacles comme pour l'exposition, l'entrée est gratuite. Ce domaine est classé monument historique. Le parc de la Garenne Lemot est en accès libre et gratuit, de 9 h à 20 h (de mai à septembre). Vivez le patrimoine ! ...
Vous vivez à Paris et vous en avez marre de vous retrouver toujours au même bar ? Avec l’application mobile Toot Sweet, finie la routine ! Quand rien n’est prévu, tout est possible ! Souvent, trop de choix tue le choix. En tant que parisien, vous vous en rendez compte au quotidien. Vous avez tout à côté de chez vous, mais vous ne savez pas où donner de la tête. Et surtout : il est difficile de motiver vos amis à assister à un spectacle dans quelques jours. Toujours la même excuse : « je sais pas, je verrai sur le moment ». C’est en partant de ce constat et en se rendant compte que les meilleures soirées sont celles qui ne sont pas prévues que les créateurs de Toot Sweet ont imaginé cette nouvelle application. Sur le format, Toot Sweet s'est inspirée de Tinder, l’application de rencontres, sauf qu’à la place de liker « Manuela, 23 ans », vous pourrez liker un one man show, un concert ou un bal masqué disponible maintenant ou dans les prochaines heures à proximité. Finie la préparation ! Vous êtes entre amis et vous avez envie de sortir : consultez Toot Sweet et voyez ce qui se passe à côté de chez vous. En un instant, vous pouvez réserver des places ou vous inscrire sur une guest list. Facile, rapide et fun. Surtout que Toot Sweet fait son maximum pour vous proposer les meilleurs plans par catégorie (soirée, concert, restaurant, bar, théâtre…) et en fonction de vos envies. Car, cerise sur le gâteau : cette application est capable de mémoriser vos préférences pour vous annoncer seulement les lieux et événements qui vous intéressent. Pourquoi installer Toot Sweet ? Si vous résidez en Ile de France, Toot Sweet va vite devenir votre compagnon indispensable pour décrocher de votre agenda et vivre l’instant présent : quelle que soit l’humeur du moment, on se décide sans prise de tête, le jour même. Puis, c’est gratuit. Donc, ça ne vous coûte rien d’essayer. Les meilleures soirées sont celles qu’on n’avait pas prévues… alors on découvre « tout d’suite » ! ...
Dédié à l’histoire de la Butte et à ses artistes, de Steinlen à Satie, le Musée de Montmartre prend place dans l’ancien atelier d’Auguste Renoir (1875-1876). Il révèle de nombreuses œuvres (affiches, dessins, toiles, photos, sculptures) d’artistes reconnus tels que Toulouse-Lautrec, Modigliani, Steinlen, Utrillo, Dufy. Citons, par exemple, Le Chat noir, de Steinlen, Le Moulin de la Galette, d’Henri Toulouse-Lautrec, ou encore La Place Pigalle, de Maurice Utrillo. Lors de votre visite, vous pourrez plonger dans l’ambiance bohême de la Butte avec ses nombreux cabarets comme le Lapin Agile ou le Moulin Rouge, ses danseurs de french cancan et ses musiciens. Vos enfants et vous-même adoreront la salle entièrement dédiée au cabaret Le Chat noir et au mythique théâtre d’ombres d’Henri Rivière. Vous pourrez également découvrir une reconstitution émouvante de l’atelier de Suzanne Valadon et de Maurice Utrillo, restauré à l’identique et fidèle à ce qu’il était de 1912 à 1926, pendant leur vie au 12, rue Cortot. N’oubliez pas, lors de votre venue, de vous rendre à l’exposition temporaire proposée dans un des bâtiments du musée, l’Hôtel Demarne. Celle qui est en cours retrace l’œuvre de Bernard Buffet, qui vécut pendant 10 ans à deux pas du musée (« Bernard Buffet, intimement », du 18 octobre 2016 au 5 mars 2017). Profitez des Jardins Renoir Promenez-vous dans les Jardins Renoir qui entourent l’ensemble des bâtiments et descendez jusqu’aux vignes de Montmartre : un très agréable écrin de verdure vous permettra de vous ressourcer au milieu d’arbres fruitiers, de lilas, d’arbustes et de rosiers en fleurs. Participez aux ateliers Le Musée de Montmartre propose des activités aux enfants (5-12 ans), aux scolaires ainsi qu’aux adultes. Un vaste choix s’offre à vous : des thèmes liés à l’exposition temporaire, aux artistes exposés, à l’esprit de la Butte, et même des cours de jardinage. ...
En Auvergne-Rhône-Alpes, dans le département de l’Allier, à Lurcy-Lévis se trouve Street Art City, un site unique et pérenne entièrement dédié à cette expression artistique strictement visuelle. Un haut lieu de création, pensé le 22 janvier 2015 et livré aux artistes du monde entier, s’étendant sur 10 hectares et disposant de 13 bâtiments dont 7 000 m2 construits et 22 500 m2 de murs et façades en perpétuelle évolution, garantissant l'éternelle résurrection d'un patrimoine unique à offrir aux générations futures. Peu à peu, une monumentesque œuvre collective métamorphose ce site orphelin assurant son éternelle résurrection en apportant au public, depuis 2017, un nouveau regard sur cet art jusqu'ici urbain. Un ADN conforme à celui de la Villa Medicis La philosophie de Street Art City est de libérer l’esprit créatif en repoussant les limites matérielles. Ici, l’art est un puissant vecteur d’enrichissement intellectuel et de lien humain. Véritable «résidence tremplin» Street Art City accueille les Artistes en leur offrant des conditions propices à l'expression de leur talent. L’Artiste bénéficie d’un accompagnement personnalisé lui permettant de se dépasser tout en préservant son identité et son unicité, ce qui apportera également une valorisation de ses créations et une reconnaissance sur le marché de l'Art et la vente de ses œuvres. La ligne artistique de Street Art City impose comme critères indispensables l’équilibre la diversité des œuvres, la qualité graphique et l’esthétisme des compositions. Street Art City se veut aussi un laboratoire expérientiel et une base de pérennisation proposant une immersion totale mais aussi un carrefour de rencontres et un lieu de ressources et de transmission. Hôtel 128, endroit désaffecté ou sévit la créativité L’Hôtel 128 est un bâtiment de 4 étages, abritant 128 chambres, comme son nom l’indique. Et un endroit où l'on ne dort pas mais où l'on rêve le street art, les yeux grand ouverts. Aujourd'hui désaffecté, il est entièrement livré aux Artistes du monde entier selon un cahier des charges bien précis. Ainsi, chaque année de mars à août, les Artistes interviennent en investissant une chambre afin d’y créer leur univers du sol au plafond en passant par les murs, et en intégrant leurs toiles. Dès le 1er septembre le nombre de chambres réalisées au cours du printemps-été précédent est ouvert aux visiteurs. Expérience unique, l’Hôtel 128 donne l’occasion d'être immergé au cœur de l’œuvre. Et d’enrichir le visiteur du message, de l'histoire, du mystère et de l'étonnement provoqués par chaque ambiance. ...
Né de la centralisation des anciens musées thématiques de la ville de Niort, le Musée Bernard d’Agesci réunit dans une infrastructure remarquable plusieurs typologies de collections. Vers la compréhension de nos histoires Au sein du Musée Bernard d’Agesci, des éminentes collections de tous types (ethnographie, beaux-arts, arts décoratifs, Histoire naturelle, etc.) sont à découvrir tout au long de l’année, dont 700 peintures du XVIe au XXe siècle, des dessins, et des sculptures. Plusieurs expositions temporaires par an, un accrochage mensuel et un service de médiation (visite guidée, animations, conférences) viennent enrichir l’exposition permanente. La mission du musée ne se limite pas uniquement à la conservation de ces trésors ; il s’agit aussi d’en assurer la diffusion. « Nous avons une démarche de service public très marquée. Chez nous, l’ouverture à la démocratisation culturelle n’est pas une utopie », déclare Laurence Lamy, directrice du musée. « Nous essayons d’apporter à toutes et à tous les clés et la lecture des œuvres d’art afin d’en faciliter l’accès. » Un musée étroitement lié à la pédagogie « Le Musée Bernard d’Agesci met la pédagogie au cœur du système. » Dans ce cadre, il invite les scolaires à une visite libre accompagnée d’enseignants disposant d’une connaissance approfondie des œuvres exposées. Des livrets pédagogiques destinés à chaque niveau (primaire, collège, lycée) sont proposés ainsi que des plaquettes pédagogiques pour les enseignants. Le musée figure aussi parmi les rares structures où l’école du Louvre décentralise ses cours. ...
Stéphane Bern, pourquoi un tel attachement au patrimoine ? Comment vous est venue cette passion pour l’histoire et la sauvegarde du patrimoine ? Stéphane Bern | Écoutez, cela a commencé vraiment tout petit. Quand j'étais enfant, j'habitais Nancy, qui est une ville ô combien patrimoniale. Mon école était à côté de la Place Stanislas, pas très loin du Palais du Gouverneur et du Musée Lorrain. Enfin, j'habitais un appartement dans un immeuble moderne assez laid. Et j'avoue que j'ai découvert enfant, ce qu’était la beauté grâce au patrimoine ce qui a éveillé tout mon intérêt pour l'histoire. C’est vrai aussi que cette passion, cet intérêt naissant pour l'histoire et le patrimoine, m’a été encouragé dès l’enfance par mes parents et mes grands-parents luxembourgeois. Et au fond, j'ai très vite compris que le patrimoine était quelque chose qui réunissait les gens, les générations. Que c’était un vecteur d'identité. On naît du lieu qu'on a choisi. On s'intègre grâce aux bâtiments qu'on s'approprie. Et j'ai toujours pensé aussi que derrière les vieilles pierres, il y avait des aventures humaines incroyables. Des aventures humaines que j'aime raconter parce que c'est ça, l'histoire ! Ce n'est pas quelque chose d'abstrait. C'est la vie de femmes et d'hommes qui ont fait des exploits ou parfois des choses désagréables. Cela peut arriver aussi mais la vie c’est avant tout des aventures humaines. Chaque année, la mission Bern inclut dans son « état des lieux national du patrimoine remarquable en péril » une proportion non négligeable de monuments industriels. Pouvez-vous nous en dire plus ? Stéphane Bern | Écoutez, pour moi, le patrimoine industriel a toujours été ma préoccupation. Je dirais même patrimoine industriel et ouvrier. Parce qu'il y avait beaucoup de bâtiments ou d'anciennes usines intéressantes du 18e, du 19e siècle qui sont à l'abandon et qui racontent la mémoire de femmes et d’hommes qui ont travaillé. Et, quand il n'y a plus d'emplois dans ces lieux, ces lieux se meurent. Et donc, il faut les réhabiliter pour leur rendre leur mémoire. On a aidé, par exemple, la Grande Forge de Buffon, c’était la première année, je me souviens aussi d’une remise aéronautique tout à fait impressionnante, une poterie aussi, une ancienne tannerie, des séchoirs à houblon. Et c'est vrai que la Grande Saline entre dans ce patrimoine industriel parce que c'est avec sa poêle à sel et toutes ses installations une mémoire ouvrière importante. C'est une typologie du patrimoine parmi les autres, châteaux, patrimoines religieux, maisons d’illustres, jardins, sites archéologiques, mais je n'oublie pas le patrimoine industriel et ouvrier. D'ailleurs, cette année, on a encore distingué, pour la mission Bern 2024, l'usine de la Grande Vapeur à Oyonnax dans l'Ain, qui est l’un des sites emblématiques de l'industrie locale dédié au savoir-faire du peigne et de la plasturgie. Ce sont des choses comme ça qui m'intéressent. Des bâtiments qui sont emblématiques dans une région parce que ça a été une industrie qui a fonctionné pendant des siècles. Et tout d'un coup, il n'y a plus rien. Le bâtiment est là, et quand les gens voient le bâtiment se dégrader, ils ont le sentiment qu'on les abandonne, qu'on a abandonné l'emploi et qu'on abandonne les gens. Et donc, c'est pour ça qu'en sauvant ce patrimoine, nous sauvons la mémoire de ceux qui y ont travaillé. D’où est venue cette idée géniale de « Loto du patrimoine » pour financer des restaurations ? Et quel apport financier la Fondation du patrimoine reçoit-elle chaque année de la Loterie nationale ? Stéphane Bern | Je n'ai pas eu à chercher bien loin. J'ai été piquer l'idée en Angleterre, où ce qui avait été fait pour le National Trust, qui est une sorte de consortium regroupant tous les monuments, privés ou publics, bénéficie chaque année de la Loterie, ...
Créé en 2013, Terre de Louis Pasteur est un Etablissement Public de Coopération culturelle (EPCC) dont la mission est de mettre en valeur l’image et le rôle de Pasteur dans le Jura. Pour se faire, l’organisme se fixe comme objectifs de développer l’attractivité touristique du Jura autour des pôles de Dole et d’Arbois, distantes de 40 kilomètres et classées monuments historiques en 2011, de prôner l’éducation aux sciences et à la méthode expérimentale, issues de l’héritage de Louis Pasteur, dans leur prolongement à travers la recherche contemporaine et de participer activement au rayonnement de Louis Pasteur bien au-delà des frontières du Jura. Maison natale de Dole, lieu perpétuel de questionnement scientifique A Dole, au bord du canal des tanneurs, se trouve la maison natale de Louis Pasteur. Inaugurée en 1883, par l’inventeur du vaccin contre la rage, elle est le premier musée en France, lui étant dédié. Lieu majeur de la construction symbolique de Louis Pasteur comme bienfaiteur de l’humanité, sa maison natale retrace, à travers un parcours ludique et attractif, son œuvre de scientifique en explorant tour à tour tous les champs de la connaissance que Pasteur a mis en avant, comme l’étude des cristaux, les maladies du ver à soie et l’étude des fermentations du vin et de la bière. Un perpétuel questionnement scientifique sur la figure du savant, associant des approches artistiques, sociales ou symboliques de la science, à partir de l’œuvre et de la postérité de Louis Pasteur. Maison d’Arbois, lieu de vie et de travail du savant Lieu patrimonial absolument unique, la maison de Louis Pasteur à Arbois est la seule que le chimiste ait possédée au cours de sa vie. Cette demeure semble encore habitée par la présence du scientifique, restant telle que Louis Pasteur l’a connue. Disposant d’un laboratoire privé, où le savant a mené ses travaux sur la fermentation et mis au point la pasteurisation, elle plonge le visiteur au sein du cadre de vie et de travail du plus illustre biologiste français. ...
Trois salles d’exposition vous proposent de découvrir le cycle du ver à soie, l’apport social des canuts et de suivre l’évolution de cinq siècles de soierie lyonnaise. A 11h et à 15h30 vous pouvez suivre une visite commentée qui vous emmène dans l’atelier de tissage. Maison des Canuts : visite au Pays de la soierie lyonnaise et de l'invention de Jacquard... On vous explique l’invention de Jacquard illustrée par une démonstration de tissage sur métier à bras. Les articles de la boutique : foulards, écharpes, cravates sont 100% Made in Lyon. ...
A partir de 1860, le petit village de Pont-Aven (56) attire de nombreux peintres. Ici, les sources d’inspiration sont multiples. Paul Gauguin a effectué six fois le voyage. Autour de Pont-Aven, se forme un collège d’artistes sensibilisés à la personnalité de Gauguin, et à la recherche d’une nouvelle manière de peindre. Galerie Doyen : spécialiste du postimpressionnisme et de l'Ecole de Pont-Aven à Vannes Yannick Doyen, expert en tableaux postimpressionnistes, présente dans sa galerie d’art à Vannes (56) des artistes qui ont travaillé dans cette proximité-là. Parmi les œuvres exposées, celles de Henry Moret, Paul Sérusier et Charles Filiger sont mises à l’honneur. En plein coeur de Vannes, la Galerie Doyen est située au rez-de-chaussée de l'ancien hôtel Sénan, datant du XVIIème siècle ...
On le surnomme le château de la démesure. 426 pièces, 156 mètres de façade, 282 cheminées, 77 escaliers, plus de 800 chapiteaux sculptés : ce colosse de pierre reflète l’ambition insatiable d’un grand homme du XVIe siècle imprégné des idées de la Renaissance. Sa passion pour l’architecture, l’art, la culture et la chasse se découvre tout au long des visites, des spectacles et des évènements organisés au Château de Chambord. Singulière construction, emblème de la monarchie française Œuvre d’art d’exception, Chambord nait d’un désir de François Ier de construire un édifice beau, grand et somptueux. En 1519, il concrétise son rêve en choisissant ces terres marécageuses, au cœur d’une forêt giboyeuse et près de la rivière Cosson. Ce pavillon de chasse s’inspire des châteaux forts médiévaux, tout en livrant une silhouette empruntée à la Renaissance italienne. « Avec son donjon composé de quatre tours massives à l’esprit médiéval, la forteresse s’articule autour d’un axe central : le fameux escalier à double révolution inspiré des travaux de Léonard de Vinci », décrit Pauline Savoyini, chargée de communication. Ce vieux génie polymathe de De Vinci, très proche du roi François Ier, qu’il appelle d’ailleurs « Mon père », a largement contribué à l’identité architecturale de la demeure. Les deux impressionnants escaliers menant jusqu’aux terrasses en haut ressemblent à une double hélice d’ADN et tournent dans la même direction sans jamais se croiser. Éveil à la nature Du haut de ces terrasses à l’italienne rehaussées de petits dômes, de clochetons, de lucarnes et de balustrades sculptées apparait une vue admirable sur le parc, qui représente le cœur même du projet royal de François Ier. « Il s’agit du plus grand parc forestier d’Europe qui s’étend sur une superficie de 5 440 hectares et qui se découvre grâce à des balades à vélo, en voiturette électrique ou même en calèche, via les sentiers qui couvrent 900 hectares depuis l’été 2016 », explique Pauline Savoyini. Cette réserve naturelle abrite une faune et une flore emblématiques, notamment une importante population de cervidés, faisant aujourd’hui l’objet d’un programme scientifique. Une étude intitulée « Chasse et dynamique des populations d’ongulés sauvages » est menée en collaboration avec la fondation François Sommer et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. L’objectif est de modéliser la démographie des cerfs et des sangliers et de mettre en place des outils cynégétiques destinés à assurer la gestion durable des écosystèmes. Une programmation culturelle à la hauteur des lieux Grand amateur de chasse, François Ier manifeste également une passion effrénée pour les arts. C’est d’ailleurs sous son règne que débute la collection d’œuvres d’art des rois de France présentée au Louvre. À l’époque, plusieurs artistes participent aux divertissements et fêtes de cour organisés par le monarque. Dans une volonté de pérenniser cette tradition artistique, Chambord a mis en place une riche programmation culturelle s’articulant autour de la musique, des beaux-arts, du texte, de la danse et du théâtre. Parmi les événements phares figure le Festival de Chambord qui se tient au mois de juillet et dont la programmation marie harmonieusement style musicaux et époques. Autre incontournable : le concert de trompes orchestré par les Sonneurs de l’École de trompe de Chambord partageant la scène avec l’un des meilleurs groupes du moment. Régulièrement, le domaine reçoit des artistes en résidence ayant pour mission de réaliser des créations originales et d’initier le public à l’expression artistique. Du 16 octobre 2016 au 12 février 2017, il présente l’exposition de fin de résidence de Kôichi Kurita Terre Loire dans laquelle le public peut d&...
L’endroit tire son appellation de la combinaison des patronymes des deux sculpteurs qui ont grandi dans cette ville landaise. Le premier, Charles Despiau. Le second, Robert Wlérick. Labellisé « Musée de France », l’établissement a bien des singularités à partager à ses visiteurs qu’il reçoit tout au long de l’année. Antre de la sculpture figurative française de 1880 à 2000 Sous son appellation actuelle, le musée Despiau-Wlérick a été créé et ouvert au public en 1968. L’endroit qui l’accueille, lui, nourrit une longue tradition muséographique, puisqu’un érudit originaire de Saint -Sever y a installé un établissement de conservation dès 1885. Pierre Eudoxe Dubalen a rassemblé une collection exceptionnelle par son éclectisme, recouvrant des branches variées. Archéologie, histoire naturelle, beaux-arts, tout était représenté avec, notamment, des objets d’art et des peintures. Un véritable « musée encyclopédique du XIXe siècle » pour reprendre les termes de Christophe Richard, conservateur en chef actuel. Plus tard, animée par le besoin de rendre hommage à deux sculpteurs du terroir, la ville de Mont-de-Marsan initie ce qui va devenir le musée Despiau-Wlérick. À l’instar de son pair, Robert Wlérick était une figure importante de la sculpture figurative française de l’entre-deux-guerres. L’on rénove ainsi les deux bâtiments médiévaux du centre de la ville pour accueillir le projet de conservation dédié à ces deux personnages. L'établissement s’est, à présent, constitué comme fer de lance de cette spécialité figurative à l’échelle nationale. Sa collection inclut des milliers de sculptures reproduisant la figure humaine dans les proportions les plus variées. Un lieu de culture fortement dynamique La collection permanente du musée rassemble un ensemble de sculptures figuratives, dont certaines vraiment exceptionnelles. Quelques-unes proviennent, effectivement, de l’Exposition internationale de Paris de 1937 et se distinguent en conséquence par leur taille. Parfois jusqu’à un imposant 4,60 m de haut. Imposante, l’évolution numérique des fonds du musée l’est aussi. « On est passé de quelques pièces, à l’époque du musée Dubalen, en sculpture à plus de 2 400 numéros à l’heure actuelle », évoque avec une fierté non dissimulée le conservateur en chef Christophe Richard. De fait, l’adresse abrite une collection « unique en France dans son domaine ». Au fil de la découverte de ces pièces, le visiteur accède également à une riche programmation d’expositions temporaires. Les monuments aux morts seront prochainement à l’honneur à travers les œuvres du fonds. Les éléments originaux du monument dédié à Charles Despiau feront d’ailleurs partie des pièces mises en exergue à cette occasion. Tout au long de l’année, l'établissement compose de nombreuses animations ciblant divers publics. Les jeunes peuvent bénéficier des visites scolaires organisées et tout le monde peut participer à divers ateliers. Taille de béton microcellulaire ou modelage de terre, les activités promettent des moments de partage à vivre en toute convivialité. En ce sens, le musée constitue un point de départ intéressant à d’autres explorations. Outre le jardin des sculptures, une occasion de découverte hors les murs unique, le donjon Lacataye, constitue un excellent prétexte pour des flâneries à travers remparts, chapelles et maisons romanes. ...
Les choix affirmés d’une association Depuis 2005, les associations regroupées au sein de « l’Opéra au village » placent Pourrières au cœur de leurs projets. Théâtre de plusieurs manifestations culturelles, le village accueille tout aussi bien la promotion des jeunes artistes professionnels que la convivialité d’une harmonieuse trilogie entre spectateurs, artistes et habitants du village. Des valeurs qui priment au sein de l’association et qui sont tributaires de la qualité de l’ensemble de la production parmi lesquels figurent tous travaux de création et de production d’opéra courts et de concerts de qualité. Le Couvent des Minimes de Pourrières Classé monument historique depuis 1972, le Couvent des Minimes de Pourrières offre le double avantage d’une chapelle et d’un cloître qui accueillent régulièrement les différents concerts dans un bel écrin constitué de superbes décors architecturaux et d’une association réussie de notes sonores. Le lieu abrite régulièrement des manifestations musicales et artistiques où Jean de Gaspary offre le cadre somptueux d’un monument patiemment restauré pendant 40 ans par ses soins, avec à la fois, une hospitalité exemplaire et un grand sens artistique contribuant en majorité à la réussite des productions. Les secrets d’une réussite Une belle dose de talents, un lieu merveilleux, une programmation originale, des bénévoles dévoués et créatifs, des spectateurs fidèles et exigeants, la confiance et le soutien des collectivités territoriales contribuent à faire du lieu, une aventure musicale authentique et à la fois humaine pour laquelle le leitmotiv reste dans le ton de la qualité et de la convivialité. Des bénévoles solidaires En fonction du programme établi pour l’année, les bénévoles de Pourrières, réunis au sein de l’association « l’Opéra au Village », démontrent leur engagement à travers une forte implication pour chaque étape à franchir dans les différents préparatifs de la représentation. Dans un bel élan de solidarité et une ferveur exemplaire, répétition des textes, confection des costumes et réalisation des décors battent leur plein dans les différents ateliers, incluant dans son intégralité, la prise en charge du côté logistique, jusqu’au grand repas collectif à partager avant les représentations. Comme tous les ans, chaque spectacle est couronné de succès comme les opéras comiques « Les trois baisers du Diable » de Jacques Offenbach et « Faust en ménage » de Claude Terrasse qui, chacun à leur manière, mettent en exergue le fort pouvoir de séduction étrangement exercé par la gente féminine dans la société. La barrique à livres de Pourrières La barrique à livres figure parmi les curiosités de Pourrières qui attirent beaucoup de visiteurs. Confortablement installée au parking des Trente-Gouttes, la « barrique à livres » a été conçue dans l’esprit d’une bibliothèque ouverte à tous, à l’initiative de l’équipe de designers de l’association. Jouissant d’une grande liberté d’accès, l’interface permet à la fois la consultation, le partage et l’échange de livres. ...
Si vous passez dans le Béarn, en Nouvelle-Aquitaine, faites une étape au château de Pau et son domaine. Vous serez émerveillé par sa situation et étonné par son histoire. Un château avec un environnement unique Implanté au cœur de la magnifique ville de Pau, vous pouvez vous rendre au château à pied. Pour cela, rendez-vous dans le centre-ville historique de Pau et rejoignez le domaine en déambulant dans les ruelles piétonnes ou passez par le célèbre Boulevard des Pyrénées planté de palmiers, véritable balcon sur les montagnes. Une fois sur place, vous découvrez une construction imposante aux pieds des Pyrénées. Bâti à l’origine comme une place défensive, il est devenu au fil du temps une résidence royale qui a vu séjourner plusieurs rois de Navarre puis de France (dont le célèbre et populaire Henri IV). Ainsi, il se décompose en 3 parties : le château et son jardin à la française, la Basse-Plante qui invite à la détente (avec vue sur la ville basse de Pau et les Pyrénées) et le parc : une grande forêt d’une vingtaine d’hectares (qui vous amène jusqu’au 1er golf de France). En plus d’être un des rares châteaux à pied de montagne, le château de Pau et son domaine vous proposent un gigantesque espace vert dans lequel vous pouvez vous promener à votre gré. Un château qui raconte une histoire Le château de Pau possède une histoire riche et passionnante qui commence au 10e siècle, lors de la pose des premières pierres. À cette époque, il possédait une fonction défensive et militaire. Puis, au fil du temps, d’illustres personnages le transformeront à leur guise. C’est le cas, entre autres, de Gaston III de Foix-Béarn (appelé aussi Gaston Fébus) qui y construisit un donjon en briques, des rois de Navarre qui le changeront en résidence royale, de Louis-Philippe qui le restaure dans un style évoquant la Renaissance (telle qu’on l’imaginait au 19e siècle) ou encore de Napoléon III qui y rajoutera une aile, une tour et un portique. Ceci étant dit, ce château est surtout célèbre parce qu’il a vu naître le roi Henri IV. Vous pouvez d’ailleurs y découvrir une statue du « bon roi » ainsi que son berceau (une carapace de tortue) qui est une pièce maîtresse à voir absolument. À savoir : aujourd’hui, la splendide salle des Cent couverts (à visiter également) est une salle de réception ouverte à des événements d'entreprise privés. Tout au long de l’année, vous profitez de plusieurs expositions au sein du château ou de la maison Baylaucq (2 expositions temporaires par an pour le château et 4 pour la maison Baylaucq). D’une durée d’environ 3 mois, chacune est en lien avec le château et son historique. À savoir : les expositions plus tournées vers l’art contemporain ou présentations d’une « Œuvre choisie » sont gratuites à la maison Baylaucq. Les expositions au château, expositions palatiales dont le thème est très en lien avec l’histoire du château ou des collections, sont accessibles en s’acquittant du billet d’entrée du château (7 €) ou bien en s’acquittant d’un droit d’entrée spécifique à l’exposition (2 €) pour visiter l'exposition seule. ...
Architecte et amateur d'art, Alain Bourbonnais se distingue par ses multiples activités, parmi lesquelles sa propre production artistique qui ne saurait être négligée. Dans une correspondance adressée à Jean Dubuffet, il exprime son désir de ne pas être considéré comme un artiste, mais plutôt comme un "fabricant fabuleux". Pour certains, l'œuvre de Bourbonnais ne relève pas tant du fantastique que du monstrueux. Selon son épouse Caroline, elle est caractérisée par un érotisme loufoque. Le monde de Bourbonnais est peuplé de personnages farfelus comme les "Turbulents" et les "Gratte-culs". A l’image de certains de ses personnages, une famille un peu décalée qui vit au rythme d'un carnaval quotidien et qui l’assiste même dans certaines de ses créations qui couvrent une multitude de domaines : dessin, peinture, gravure, assemblage, sculpture motorisée, costume, et même courts-métrages. En 1976, Alain Bourbonnais obtient une carte professionnelle de technicien de l'industrie cinématographique, délivrée par le Centre National du Cinéma avec le titre de "réalisateur". Il réalise alors son premier film expérimental, "Turbulent's Band", ainsi qu'un documentaire sur l'art hors-les-normes, intitulé "Les Articles de bois d'Émile Ratier". Considéré comme un "instantané de vie", ce film permet à Bourbonnais de présenter les artistes dans leur quotidien créatif. Par la suite, il produit d'autres courts-métrages sur des créateurs tels que Joseph Vignes, surnommé "Pépé Vignes", ou encore Simone Lecarré-Galimard. En parallèle, il lance une série de publications intitulée "La Fabuloserie. Petit cahier à grand spectacle", qui donne la parole aux créateurs pour qu'ils s'expriment "à travers leurs mots, leurs écrits, leurs œuvres, leur vie". François Monchâtre, Jano Pesset, Pascal Verbena et Michèle Burles participent à cette initiative au début des années 1980. Pendant ce temps, Bourbonnais œuvre activement à la création de son musée privé, "La Fabuloserie", situé dans l'Yonne. Contrairement à un simple collectionneur, Bourbonnais souhaite partager l'art hors-les-normes et le faire voyager en dehors de son musée, inauguré en 1983. Il écrit dans ses journaux de réflexion : "Ce MAGNIFIQUE MUSÉUM, bien que privé, sera un vivier permettant la circulation des œuvres pour des expositions en province ou à l'étranger." Ce vœu s’est réalisé à travers de nombreuses expositions et continue aujourd'hui à être honoré, reflétant ainsi ses trois vies parallèles. Une vie d’architecte visionnaire, de créateur délirant subversif mais aussi d’animateur de l'Atelier Jacob puis de La Fabuloserie qui regroupe plus d’une centaine de talents de l’art hors-les-normes dont il est le précurseur. Un parcours fait d’expérimentations Depuis l'âge de 12 ans, Alain Bourbonnais s'adonne à l'art du dessin. Ses premières esquisses de voyages, réalisées au crayon, à l'encre de Chine et avec des encres colorées, remontent à l'année 1945. À partir des années 1960, il se tourne vers la peinture. Après une première série de tableaux plutôt classiques, Alain Bourbonnais se lance dans des techniques mixtes de 1963 à 1975. Il associe d'abord des huiles aux pigments pour jouer sur les effets de dilution et obtenir un résultat aléatoire. Sa pratique picturale évolue progressivement pour envahir tous les supports. Les toiles sont remplacées par des portes, qu’il déniche lors d’excursions dans des décharges qu’il organise en famille, les pigments par des matériaux divers. Ces productions, qu'il qualifie de peintures-assemblages, annoncent les futures créations en volume des Turbulents. Mais il ne s'arrête pas là. Gravures, estampes, lithographies ? Non. Alain Bourbonnais préfère parler de "Décalcomanies Turbulées" qu'il tire sur sa presse. Il multiplie les expérimentations et crée une production singulière de multiples. Aucune de ses gravures ...
L'art brut, expression artistique à la marge, a trouvé en Aloïse Corbaz une figure emblématique. Jean Dubuffet qualifie ces productions de "manifestation vraiment resplendissante, dans la peinture, de la pulsation proprement féminine". Son œuvre, marquée par des influences singulières et une vie tumultueuse, révèle une sensibilité unique et une créativité sans borne qui a marqué également l’auteur de l’amour fou, André Breton qui dans sa collection personnelle détenait quelques-uns de ses dessins. Également, La Cinémathèque française conserve un ensemble de quatre œuvres illustrées de six dessins d'Aloïse Corbaz, mais c’est au musée de la Collection de l’Art Brut à Lausanne qu’on retrouve l’essentiel de ses réalisations. L'art brut et ses origines Terme popularisé par le peintre français Jean Dubuffet que côtoyait Alain Bourbonnais, fondateur de La Fabuloserie, l’art brut désigne une production artistique autodidacte, spontanée et réalisée en dehors des circuits académiques. C'est un art brut, littéralement "brut" et "non contaminé", qui est souvent le fruit de personnes en marge de la société, comme des patients psychiatriques, des marginaux ou des enfants. L'art brut est caractérisé par sa liberté, son originalité et son authenticité. Longtemps marginalisé par le monde de l'art officiel, ce n'est que dans les années 1940 à 1970 que Jean Dubuffet et d'autres artistes ont commencé à reconnaître et à défendre la valeur de ces productions marginales. Aujourd'hui, l'art brut est reconnu comme un mouvement artistique à part entière et des œuvres d'artistes comme Aloïse Corbaz sont exposées et étudiées dans le monde entier. Aloïse ou une théâtralité amoureuse Gouvernante à Potsdam près de Berlin, Aloïse Corbaz tomba amoureuse de l'empereur Guillaume II et rêvait de devenir cantatrice. Contrainte de retourner en Suisse lors de la déclaration de guerre, elle est internée en 1918 à l'asile de Cery, puis à l'asile de la Rosière après avoir manifesté un sentiment d'extase religieux. En secret, elle commence à réaliser à l’âge de 55 ans une œuvre graphique unique en son genre. Son œuvre, d’une qualité remarquable, comporte plus d’un millier de dessins en noir et blanc au départ à la mine de plomb et encre puis, à partir de 1920, réalisés avec des crayons de couleur et des craies grasses offerts par ses médecins et quelques visiteurs. Elle s'appuie également sur le suc de pétales de fleurs écrasées et de pâte dentifrice. Initialement, elle utilise de petits morceaux de papier ou de carton récupérés comme supports d'expression, puis elle passe aux cahiers d'écolier et aux feuilles de papier d'emballage cousues ensemble pour obtenir de grands formats. Ses œuvres sont peuplées de personnages princiers et d'héroïnes historiques, leurs regards noyés de bleu évoquant Marie Stuart, la reine Élisabeth ou encore Cléopâtre. Son univers est le théâtre de saynètes amoureuses et passionnées où le couple envahit les espaces à l'endroit et au revers de la feuille. Aloïse à La Fabuloserie Contrairement à Jean Dubuffet dont la collection est centrée autour d’artistes issus d’un univers psychiatrique, Alain Bourbonnais n'avait pas l'habitude d'acquérir des œuvres de cette nature. Sa vision de l’art brut était moins restrictive et fait encore aujourd’hui débat. Toutefois, une œuvre, Marguerite de Bourgogne, un recto-verso non daté à la craie grasse que l’on retrouve aujourd’hui à La Fabuloserie. Son œuvre, unique dans la Collection hors-les-normes, fut acquise par Alain Bourbonnais en décembre 1972, suite à l'exposition inaugurale à l'Atelier Jacob avec les oeuvres d'Aloïse prêtées par Jean Dubuffet. ...
Le Château du Clos Lucé se divise en trois parties bien distinctes. Le manoir avec sa façade en briques roses et ses pierres blanches, demeure mise à disposition par François Ier pour Léonard de Vinci, le parc Leonardo da Vinci avec ses maquettes grandeur nature des œuvres et inventions du génie et le Jardin de Léonard reproduit selon les croquis de botanique, fruit de l’imagination de cet homme d’esprit universel. 1516-1519, 2016-2019… Les années 2016 à 2019 sont à marquer d’une pierre blanche pour le Château du Clos Lucé car elles correspondent au 500e anniversaire de l’arrivée de Léonard de Vinci à Amboise où il vécut de son arrivée en 1516, jusqu’à sa mort en 1519. A cette occasion, le château du Clos Lucé rend hommage à l’histoire française des œuvres et travaux réalisés par ce grand homme ainsi qu’à ses idées et ses valeurs humanistes. En 2016, en première mondiale, les ateliers vivants du grand maître sont restitués et « achèvent la campagne de restauration qui dure depuis près de 60 ans » comme l’explique Irina Metzl, du service communication. Pendant l’été, les Nocturnes du Clos Lucé sont une occasion d’appréhender l’art sous diverses formes et de faire revivre l’esprit de la fête de Léonard de Vinci. Le château accueille aussi chaque année le Festival Européen de Musique Renaissance. Sur trois jours, le public a le plaisir de découvrir une facette méconnue du génie toscan ses talents de musiciens. La 11e édition en 2016 offre une programmation d’œuvres et créations inédites de Doulce Mémoire, de l’ensemble Vedado & la mezzo-soprano Latana Phoung et du Quatuor Van Kuijk. Du Clos Lucé au Louvre, les trois chefs-d’œuvre de Léonard de Vinci Cette exposition temporaire met en lumière l’histoire française des trois chefs-d’œuvre dont Léonard de Vinci n’a jamais voulu se séparer depuis son départ d’Italie, à savoir La Joconde, La Vierge, l’Enfant Jésus et Sainte-Anne, et le Saint-Jean-Baptiste. Elle se tient du 17 juin au 15 novembre 2016 et a été mise en place grâce au commissariat d’Alessandro Vezzosi du Museo Ideale à Vinci, en Italie, et en partenariat avec le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France, du Louvre. En 2017, Léonard de Vinci organisateur des fêtes royales Un aspect moins connu de l’artiste aux mille facettes qui se révèle un Maître dans l’art d’organiser pour François 1er – Roi de France – et sa cour des fééries nocturnes, des spectacles qui faisaient appel à son génie créateur pour créer l’illusion, éblouir et donner à rêver. L'objectif était également pour le Roi de montrer sa puissance, de faire rayonner son image au sein des cours d’Europe dont les Ambassadeurs étaient des invités de marque. De la restitution de la Victoire de Marignan à la Fête du Paradis, effets spéciaux et jeux de lumières illustrent tout le génie de Léonard de Vinci inscrit dans son histoire française au Château du Clos Lucé, sa dernière demeure." ...