Les premières vignes du Domaine de Coyeux ont été plantées dans les années 1950. En 2013, Hugues de Feraudy, séduit par la beauté et la potentialité des lieux, décide de faire l’acquisition de l’exploitation. Cet industriel à la retraite est épaulé dans ses tâches par son frère Jean.

Actuellement, la maison travaille sur un vignoble s’étendant en totalité sur 112 ha d’un seul tenant, chose assez rare dans le domaine viticole.

Un terroir très particulier

Nichées à 300m d’altitude, les vignes profitent des échanges d’air et des écarts de températures qui sont propices à leur santé. « Après les pluies, le mistral contribue à assécher les vignes empêchant de cette manière le développement de maladies », explique Nathalie Fuselier, la responsable œnotourisme.

Ici, les cépages muscat petits grains, grenache, syrah et mourvèdre s’épanouissent sur des sols de type Trias. Ce dernier a la particularité de retenir l’eau durant les périodes de pluie pour la restituer ensuite aux vignes lors des grandes chaleurs. En outre, les terres du Trias procurent les minéraux indispensables au développement aromatique des raisins. « Cette typicité apporte à nos vins une fraicheur aromatique incomparable », nous indique-t-on.

Respect de la Nature

Afin de maintenir le vignoble en parfaite santé, l’exploitation privilégie des méthodes culturales respectueuses de l’environnement. Ainsi, la viticulture y est menée en lutte raisonnée, avec une utilisation minimale de produits de synthèse. À cela s’ajoutent un enherbement naturel et des soins particuliers apportés au niveau du sol. « Nous avons recours à des amendements organiques, afin de favoriser  la vie microbienne et d’​avoir à cet effet des sols sains et vivants », rapporte notre interlocutrice. Dans ses efforts pour préserver la Nature, le domaine envisage pour les années à venir de s’engager sur la voie de l’agriculture biologique.

La qualité comme seul mot d’ordre

Comme tout le monde le sait, un bon vin se fait à la vigne ! Le Domaine de Coyeux chouchoute donc particulièrement ses vignes à tous les stades de leur développement. Dans le but de mieux maitriser le rendement, la maison pratique l’ébourgeonnage. Grâce à cette technique, le nombre  de grappes par souche   est volontairement réduit,  de façon à concentrer plus encore  les  sucres et arômes contenus dans les baies. Au printemps, le domaine procède également à l’épamprage. Une opération visant à aérer les souches et à favoriser la maturation des branches fruitières porteuses de raisin.

Dans les semaines qui précèdent les vendanges, chaque parcelle fait l’objet d’un suivi rigoureux en vue d’une sélection parcellaire. Les vendanges ne commencent finalement que lorsque les raisins atteignent leur maturité optimale. « Nous réalisons des vendanges manuelles et nous sélectionnons les meilleures grappes », souligne la responsable. Pour éviter tout écrasement des baies, celles-ci sont placées dans des petites caisses qui seront ensuite vidées une à une. Les grappes passent ensuite sur deux tables de tri successives pour ne conserver que les meilleures.

Une vinification maitrisée de bout en bout

En matière de vinification, le Domaine de Coyeux dispose d’équipements et de matériels de pointe lui permettant de réaliser des techniques spécifiques. En effet, grâce à ses cuves en acier inoxydable thermorégulées, la maison opère une macération pré fermentaire à froid, qui lui permet d’extraire le maximum d’arômes. Tout au long de la fermentation, les jus sont soumis à un suivi quotidien assuré conjointement par le maitre de chais, et l’œnologue du domaine. « L’objectif est d’évaluer l’évolution du vin et son degré d’aboutissement », nous confie-t-on.

Pendant la fermentation, la maison veille à ce que les  mouts  ne puissent pas entrer en contact avec l’oxygène. En agissant ainsi, elle limite considérablement l’utilisation de sulfite. Résultat, les vins conservent toute leur finesse aromatique. Autre particularité, la transformation alcoolique se fait avec les levures indigènes, qui donnent aux vins les caractéristiques uniques des vins de Coyeux.

Des vins d’exception

Le Domaine de Coyeux produit essentiellement  des crus  des  Côtes du Rhône méridionales : Gigondas  et Beaumes de Venise (rouge et vin doux naturel) mais également des vins IGP Méditerranée (mono cépage rouge, blanc et rosé).

En tout, la maison élabore 13 cuvées réparties sur différentes gammes. Parmi toutes ces saveurs, ce sont bel et bien les vins doux naturels qui occupent une place de choix. « Cette gamme a largement contribué à asseoir notre réputation », fait remarquer Nathalie Fuselier. À commencer par la cuvée « Alégrio » (millésime 2014) ! Celle-ci s’habille d’une robe or pâle et séduit par ses notes d’agrumes un peu citronnées ainsi que par des arômes de fruits exotiques (litchi, ananas) et de fruits blancs (poire). En bouche, on trouve de la fraicheur et une belle minéralité. Idéal pour accompagner du foie gras, des coquilles Saint-Jacques ou un dessert au chocolat. « Ce vin a décroché, en 2016, la médaille d'or au concours Decanter World Wine Award avec une note de 93/100 », nous dévoile-t-on.  

La cuvée « Vintage 2009 » mérite également une attention particulière. Ce vin se démarque par des notes plus complexes de miel, de fruits confits et d’écorce d’orange. C’est le complice idéal des plats exotiques sucrés-salés, mais il s’accommode tout aussi bien avec des fromages persillés ou des desserts aux fruits. Gage de sa qualité ? Cette cuvée a remporté, en 2018,  la médaille d’or au concours international des meilleurs muscats au monde parmi plus de 254 vins sélectionnés.

Il est d’ailleurs important de souligner que le domaine est l’un des rares à produire un vin doux naturel rosé. « Il s’agit d’une petite production complètement atypique avec un vin riche en arômes, notamment de pétales de rose et de framboise, allant sur des notes de fraises des bois », nous communique-t-on.

La maison propose également aux amateurs de vins de garde,  des cuvées  qui ont été élevées en barrique puis mises en bouteille il y a quelques années déjà comme les cuvées  « Cavares » (Beaumes de Venise rouge, 2007 et  2012).

Le millésime 2007 se présente comme un vin rond, fin, doté de tanins soyeux et développant des notes d’olives noires confites. Le millésime 2012 se distingue par sa puissance avec des tanins bien présents qui lui confèrent une longue garde d’au moins dix ans. 

Le domaine s’est spécialisé sur la vente de vieux millésimes d’exception pour les crus de la Vallée du Rhône méridionale tels que 2007 pour le Beaumes de Venise rouge LES CAVARES et 2009 pour le Muscat de Beaumes de Venise classé 5ème meilleur Muscat au monde sur 23 pays.

Vous vous verrez également proposer, au caveau, de très vieux millésimes comme le Vin Doux Naturel VINTAGE 1985, ambré tel un vieux rhum et dont la complexité gustative vous étonnera, ou un AOP Beaumes de Venise rouge 1984 tuilé mais dont les fruits rouges sont encore bien présents, sur des notes de sous-bois. Le domaine possède de nombreux millésimes anciens entre 1982 et 2005, sur ces deux appellations, et vous pourrez vous procurer une cuvée de votre année de naissance, sur demande.