Plonger au cœur de son histoire et de son patrimoine, à Jacmel ou à Milot. Saisir la magie de l’instant lors d’une parenthèse au soleil, sur l’une de ses fabuleuses plages, aux Cayes ou à Port-Salut. Se dépenser dans les activités survitaminées qu’offre Labadie, ou vibrer au rythme de la vie nocturne dans les clubs surchauffés de Port-au-Prince. Haïti est l'une de ces destinations où l’on n’atterrit pas pour visiter. Bienvenue dans un pays où tout est affaire d’expériences.

Priorité patrimoine

Marquée par d’innombrables rebondissements – entre sa découverte par Christophe Colomb, la colonisation française, sa conquête de l’indépendance –, l’histoire d’Haïti a sculpté dans son paysage des marques, aujourd’hui, emblématiques. Le besoin récurrent de se protéger des attaques extérieures explique les nombreuses forteresses qui ponctuent divers sites, à travers le pays. La citadelle de la Ferrière constitue l'une des visites patrimoniales incontournables, dans le département du nord. L’on retrouve cet ouvrage militaire datant du XIXe dans la ville du Cap-Haïtien. L’on apprend, lors de la visite guidée, que la construction de cette imposante structure a mobilisé les bras de quelque 20 000 personnes. L’ouvrage fait partie intégrante d’un plus grand site patrimonial : le parc national historique. Celui-ci inclut, en plus de la citadelle, le palais Sans Souci, une déclinaison locale par Henri Christophe – le roi Henri – du château de Versailles. Les fonts baptismaux de l’église de Milot, troisième élément du parc, remonteraient supposément au règne de cette tête couronnée.

Dans le département du sud-est, les découvertes historiques se prolongent à Jacmel, le chef-lieu considéré comme la capitale culturelle du pays. Le centre historique affiche un certain charme avec l’ensemble architectural bien conservé. Ces anciennes maisons coloniales, aujourd’hui encore habitées, séduisent par leurs arcades et balcons.

Dans les hauteurs de Port-au-Prince, le fort Jacques fait également figure d’emblème dans le patrimoine haïtien, notamment à cause de son bel état de conservation. Il affiche d’ailleurs comme particularité de n’avoir été le siège d’aucune lutte armée. Construit selon le concept de Vauban, cet ouvrage émerge du paysage national au lendemain de l’indépendance, à la demande d’Alexandre Petion. Dans la capitale, un détour par le MUPANAH offre l’occasion de se familiariser avec des pans entiers de l’histoire nationale, à travers ses héros. À découvrir dans ses collections, l’ancre de la Santa Maria (l’embarcation de Colomb), la cloche qui sonna l’indépendance ou encore le pistolet en argent avec lequel le roi Henri mit fin à ses jours. Ce, en plus d’un répertoire d’objets issus des épisodes coloniaux, espagnols et taïnos. Les flâneries du côté de Turgeau mettent sur la piste de quelques exemplaires de maisons gingerbread, dont l’hôtel Oloffson. Ce style architectural typique du pays fait partie de ses plus grands emblèmes patrimoniaux mais risque, hélas, la disparition.  

Destination nature

Les grottes font partie des curiosités naturelles à inclure dans son programme sur le sol haïtien. Elles foisonnent à travers le pays mais celle de Marie-Jeanne occasionnera une expérience marquante. Accessibles depuis le centre-ville de Port-à-Piment par un petit sentier, ses quatre kilomètres en font la plus longue grotte du pays. Entre une et quatre heures d’aventure à prévoir entre ses labyrinthes à trois niveaux. La cascade de Saut d’Eau ne séduit pas seulement pour le spectacle de toute beauté auquel on assiste. Le site revêt un intérêt plus profond pour ceux qui souhaitent découvrir les rites vaudous haïtiens que l’on y pratique. Au sud-est, le Bassin bleu se décline dans un pittoresque tableau de grottes et de chutes d’eau. Dans les hauteurs de Port-au-Prince, le parc national La Visite constitue la principale réserve écologique nationale. Outre la dernière forêt haïtienne que l’on y préserve, le site abrite quelques formations rocheuses remarquables.

Haïti culturelle

Carnavals, fêtes champêtres, rites vaudous, les sens ne se lassent pas d’aller de découvertes en surprises à travers le tissu culturel très chamarré de Haïti. Les artistes locaux sont également très prolifiques tant les peintres, les musiciens que les écrivains. Le carnaval national, au mois de février, fait ainsi l’objet de toutes les ferveurs, avec ses animations annuelles organisées dans des villes différentes. Au menu, beaucoup de musique dont le « rara » traditionnel, agrémenté de quelques rites vaudous. Au rythme du « kompa », un autre genre musical local, la foule se laisse volontiers aller derrière des déguisements hauts en couleur et en symbole.

Dans les provinces, les saisons estivales, de juillet à août, riment avec foules en délire, à l’occasion des fêtes champêtres. Coïncidant généralement avec la fête du saint patron de la localité concernée, ce genre d’événement rassemble diverses ambiances : foraine, sacrée, mythique. Les « lakou » – sites consacrés pour l’exécution des rites cérémoniels vaudous – constituent des points touristiques courus. Du côté des Gonaïves, le lakou Souvenance tient une place à part pour ses pratiques très conservatrices des souches africaines des rites.  

Les galeries d’art foisonnent également dans le pays, comme à Péiton-Ville où l’on ne décline pas un crochet par la galerie Marassa. Cette adresse s’est fait une réputation pour son attachement aux créations avant-gardistes de l’art caribéen. Dans le centre-ville port-au-princien, Grand Rue est une immense galerie de plein air où se croisent sculpteurs et plasticiens, entre deux inspirations en mode récupération. Le fer découpé est à l’honneur, dans le village artistique de Noailles, à Croix-des-Bouquets.

Instant détente dans les plus beaux sites balnéaires

Du nord au sud, en passant par le sud-est, Haïti détient un répertoire de plages entre lesquels le cœur balance. À Jacmel, les plages de Kabik et de Ti Mouillage rivalisent d’attrait pour inspirer aux nageurs d’autres idées de détente. Sur ce dernier site, les férus de pêche peuvent tenter leur chance avec les thons. Les côtes de Kabik, spot privilégié des surfeurs, sont ponctuées de petits sentiers frais et se prêtent plutôt à de longues randonnées. Amateurs de détente au calme sur sable chaud, les côtes de Fer dans le sud-est se mettent à la hauteur de vos aspirations, s’étendant sur 27 km de plages vierges.

À Labadie, dans le nord, place à une expérience complète des vacances balnéaires. Le charme de ce petit village de pêcheurs et les innombrables activités que l’on peut y pratiquer expliquent que la Royal Caribbean l’ait choisi comme site de mouillage de ses bateaux de croisière. Au-delà des plages et de leur beauté légendaire, le site se prête à une foule de loisirs survitaminés. Ski nautique, kayak de mer et jet ski sont disponibles pour les amateurs. L’on ne saurait résister à une expérience locale de snorkeling ou de plongée sous-marine. Ceux qui n’ont pas trop les pieds dans l’eau auront toujours l’occasion de faire du parachute ascensionnel, ou d'explorer le site d’en haut, depuis une tyrolienne.