Pourquoi cette banque est d’utilité publique ?

Le faible nombre de malades, la faible couverture en termes de population et les biais des autres outils de mesure nationaux à disposition ne permettent pas d’assurer des études populationnelles de qualité dans le cadre des maladies rares.
Le ministère de la santé a donc souhaité promouvoir la mise en œuvre d’un recueil de données spécifique aux maladies rares : la BNDMR.
Cette base de données nationale vise à doter la France d’une collection homogène de données sur la base d’un set de données minimum (SDM) pour documenter la prise en charge et l’état de santé des patients atteints de maladies rares dans les centres experts français, et de mieux évaluer l’effet des plans nationaux.

Présentation du projet BNDMR

Que permettra cette banque ?

Ce sera un outil  essentiel pour le  pilotage et la conduite des  politiques  publiques de santé. Notamment, ce recueil permettra de connaître le nombre global de patients atteints de maladies rares, ce qui devrait alors permettre d’adapter le réseau de soin pour la prise en charge des malades.
C’est à dire : permettre l’adéquation de l’offre de soin avec les besoins de terrain pour assurer  une couverture nationale équitable au niveau de la prise en charge ; permettre l’analyse des  parcours de soins  et de l’organisation  des  services ; mesurer l’impact d’un nouveau traitement ou d’une nouvelle politique de  santé;
mesurer l’efficience du système de soins maladies rares mis en place ( ex : mesurer l’errance diagnostique, estimer le nombre de  patients qui ne sont pas passés par le réseau, ...) à destination des ministères, ARS etc.

Qu’est-ce qu’on y met ?

Les données contenues aujourd’hui dans les dossiers des patients atteints de maladies rares ne sont pas toujours adaptées à un recueil épidémiologique ou à la mise en place de cohortes ou d’essais thérapeutiques ad hoc. Il est cependant primordial d’avoir accès à la totalité des informations disponibles afin de pouvoir les colliger dans cette future BNDMR.
Dans cette logique, un « set minimal de données maladies rares national » a été défini par l’équipe projet de la BNDMR à la suite d’un long processus qui s’est appuyé sur l’expertise des professionnels de santé des 131 centres de référence maladies rares et d’un groupe de travail ministériel (en 2013).
Ce « set de données minimal national maladies rares » a pour vocation d’être recueilli auprès de chaque patient atteint d’une maladie rare reçu dans un centre de référence ou de compétences maladies rares labellisé. Il vise à minimiser le nombre de données collectées par centre afin de garantir la qualité de l’information recueillie et son exploitation. Il favorise la communication avec les systèmes informatiques de soins hospitaliers.
Il constitue ainsi le socle d’information commun à toutes les maladies rares et à tous les acteurs de la prise en charge du soin.

Le set de données minimal national maladies rares se décompose par chapitre de la manière suivante :

• Consentement (réglementaire)
• Identification patient
• Informations administratives
• Informations familiales (le cas échéant)
• Statut vital
• Parcours de soins
• Activité de soins
• Histoire de la maladie
• Diagnostic
• Confirmation du diagnostic
• Traitement
• Anté et néonatal (le cas échant)
• Recherche (le cas échant)

Il est constitué d’une soixantaine d’items. La limitation du nombre d’items nous permet de minimiser la double-saisie des données par les professionnels.

Qui ? Comment ?

Tous les centres spécialisés maladies rares ont obligation d’entrer leurs patients dans cette base de données. Elle ne sera donc pas exhaustive car certains patients ne se rendent  jamais en consultation dans un centre de référence maladies rares. Mais elle constituera un recueil unique au monde (aucun pays n’a fait ça avant la France) et  unique en son genre (un seul recueil centralisé national pour tout le monde).
A l’heure actuelle il y a 2 manières d’entrer les données patients maladies rares dans chaque hôpital du territoire français : une interface dédiée appelée BaMaRa ou une page spécifique du dossier patient informatisé du patient dans l’hôpital, sous condition que le patient ne se soit pas opposé au recueil de ses données. A terme, seuls les dossiers patients informatisés seront utilisés.

Aujourd’hui on en est où ?

Ça servira  à faire  avancer la connaissance  au niveau national  sur  les  maladies  rares (nb de malades vus dans les  centres de référence ,  parcours de soin, etc) , via notamment des études de faisabilité ayant pour objectif :

• Estimer le nombre de patients qui peuvent entrer dans une  recherche donnée  Ex : recherche  épidémiologique,  essais cliniques ...
• Traitements :  prévoir des essais cliniques innovants
• Quantification du  volume de patients concernés par les critères  (inclusion et exclusion )
• Identification des  structures de prise en charge  des  patients inclus